Auteur : Constant Alphonse-Louis (Eliphas Lévi)
Ouvrage : La Dernière Incarnation Légende évangéliques du XIXe siècle
Année : 1846
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Je ne vous laisserai pas orphelins », a dit le Christ, au moment où il allait quitter la terre ; « je reviendrai vers vous ». Peuples qui avez cru à la parole du Christ et qui attendez encore un consolateur, sachez que le Christ, votre Sauveur, ne vous a jamais abandonnés. Sachez bien qu’il souffre avec vous, qu’il travaille avec vous, qu’il gémit et qu’il prie avec vous. Le Christ, c’est la forme humaine de l’idée divine. Cette forme, vous êtes appelés tous à la réaliser et à en revêtir la majesté royale ! Un modèle nous a été donné en la personne de Jésus, notre frère ; le chef et le médiateur de l’humanité, celui en qui Dieu même vivait, voulait et agissait, tellement que sa personne était celle de l’Homme-Dieu. Or, Jésus, l’Homme-Dieu, n’a pas accompli la vie dans toutes ses phases, et il n’en a parcouru ici-bas que les périodes douloureuses ; Parce que l’humanité devait apprendre d’abord à souffrir pour savoir être heureuse ensuite ; elle devait savoir obéir pour apprendre à régner. C’était à la sainte et austère pauvreté qu’était confiée l’éducation des héritiers de Dieu, afin que dans les privations ils apprissent l’usage des richesses de leur père. En apprenant aux hommes à aimer leur prochain plus qu’eux-mêmes, et leur âme plus que leur corps, et Dieu plus que leur âme, le Christ les a émancipés de la servitude de la chair, et il a relevé la chair elle-même en l’appelant à partager la gloire des âmes libres. Le Christ n’a pas borné sa parole à une forme exclusive ; l’esprit dont elle contient le germe est universel. Il a jeté la semence, et le temps a fait mûrir l’épi. La parole du Christ, comme celle des anciens prophètes, a eu des gardiens inintelligents et intéressés, qui ont voulu, la sceller comme la pierre de son sépulcre. Mais la parole traverse les pierres et ne peut être retenue captive : elle s’échappe malgré les murailles, elle passe malgré les portés de fer, elle sort malgré les sentinelles. Frères, la parole du Christ c’est la parole de liberté, d’égalité, de fraternité ! De liberté, parce qu’il nous a dit de ne pas craindre ceux qui peuvent tuer le corps, et de conserver devant Dieu l’indépendance de nos âmes. D’égalité, parce qu’il nous a dit : Vous n’avez tous qu’un même père et qu’un même maître : c’est Dieu ! et vous êtes tous frères! De fraternité, parce qu’il a dit au fort d’être le protecteur du faible, au savant d’instruire l’ignorant, au riche de pourvoir aux nécessités de pauvre. Cette parole a présidé d’abord à l’édification du corps hiérarchique dans la primitive Église ; alors les prêtres étaient des pères choisis par le peuple ; les évêques étaient des surveillants qui s’occupaient des pauvres et qui protégeaient les orphelins et les veuves ; et tous, par esprit de conciliation et de paix, ils rapportaient leurs différends à un seul juge choisi parmi eux, et qui s’appelait. pour cela le serviteur des serviteurs de Dieu. Oh ! que l’Église était belle alors dans l’unité de son chef et l’harmonie de ses membres ! Qu’elle était grande cette société de frères, présidée par ses pères, et administrée par ses vieillards ! L’unité de la fi n et la simplicité des moyens utilisaient le concours de chacun à l’oeuvre de tous ! chaque groupe de fidèles se mouvait harmonieusement -autour de son centre, comme les satellites autour des planètes, qui se meuvent elles-mêmes paisiblement autour de leur soleil. Car alors l’intérêt, des pasteurs était celui de leur troupeau, et le démon de l’avarice, qui a perdu Judas, n’avait pas encore apporté le trouble dans le sanctuaire ; l’orgueil n’avait pas encore transformé les charges de la charité en prérogatives et en grandeurs mondaines, et les passions rivales n’avaient point divisé l’héritage du Seigneur. Mais, pour être vaincu par le bien, le mal devait se produire ; et la loi chrétienne était comme un piège tendu aux erreurs et aux dérèglements de la chair. Les vices humains, en se produisant dans l’Eglise du Christ, se sent condamnés eux-mêmes ; aussi n’ont-ils pu y régner même quelques instants, que par l’hypocrisie et le mensonge. Lorsque des pontifes égarés ont surpassé le faste et l’insolence des rois, l’esprit de l’Église, qui n’a jamais cessé d’être celui du Christ, gémissait dans le coeur des saints et condamnait les usurpateurs sacrilèges, en rappelant toujours au souverain pontife qu’il était le serviteur des serviteurs de Dieu. Lorsque l’inquisition torturait les âmes et les corps, pour contraindre ce que Dieu lui-même respecte dans l’homme, la liberté de la conscience, l’esprit du Christ pleurait sur les victimes et excommuniait de droit tous les persécuteurs, en protestant que l’Eglise a horreur du sang. Ainsi, par leurs crimes mêmes, les prêtres ont fait voir plus magnifiquement et plus splendidement combien la religion est sainte ! ...
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